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Le buste de la République d'Injalbert 1889

 


Pour l' année 1889, date de la célébration du centenaire de la Révolution de 1789, le sculpteur d'origine biterroise Jean-Antoine Injalbert avait reçu la commande de l’Etat pour la réalisation d’un buste de la République. Buste qui serait édité en trois dimensions de façon quasi industrielle en fonte, bronze, biscuit, pierre et le plus souvent en plâtre pour orner les Mairies, las places et autres lieux publics de France. 

Ce buste de la République représente une jeune femme énergique et déterminée, elle est coiffée d’un bonnet phrygien à pans relevés avec une cocarde, symbole rappelons le peu apprécié du président Thiers quelques années auparavant ... Le buste assez large est recouvert d’un drapé et d’une demi-cuirasse à écaille ornée d’une tête de lion symbole de la force du peuple. La République d’Injalbert surprend par son réalisme bien loin des figurations néo- classiques, quelquefois un peu masculines, des Mariannes froides d’inspiration gréco-romaine. Un critique de la fin du XIXème siècle, Gustave Larroumet parlait ainsi de son modèle de Marianne : « Chargé par l'État d'exécuter un buste de la République, il a renoncé à la matrone gréco-romaine, image officielle de notre pays, et bravement il a pris pour modèle une Française, qu'il a coiffée du bonnet phrygien en lui laissant sa finesse et sa grâce » (1).

Ce buste de Marianne, sera l’un des plus répandus dans les mairies et les écoles françaises jusqu’au début du xx siècle. Il sera diffusé entre autre dans toutes les provinces par le ministère des Beaux-arts. Il est à souligner qu'il est encore édité de nos jours par les moulages du Louvre ou des sociétés de fournitures pour mairies.

 (1)(Petits portraits et notes d'art, Paris : Hachette, 1897-1900, t. II, p. 285).


Jean-Antoine Injalbert

Jean-Antoine Injalbert, est en 1845 à Béziers et décédé à Paris en 1933.

Fils d'un tailleur de pierre, Jean-Antoine Injalbert entre à l'Ecole des Beaux-Arts de Paris, il est très tôt influencé par les œuvres de Pierre Puget, Jean-Baptiste Carpeaux et Jules Dalou.

Prix Rome en 1874,il est nommé chevalier de l’ordre national de la Légion d’honneur en 1887 puis officier en 1887, il obtient un grand prix à l'Exposition universelle de 1889. Injalbert sera membre de la délégation de la Société nationale des Beaux-Arts de 1901 à 1905 puis élu membre de l'Académie des Beaux-Arts en 1905. Il sera promu commandeur de la légion d’honneur en 1910. Un grand nombre de ses œuvres se trouvent au Musée des Beaux-Arts de Béziers, suite à la donation du fonds de son atelier par sa veuve en 1934.